01 mars 2015

De Barreal à Cafayate

Dimanche 1er mars 2015, Frédéric

Clic-clic fait ma pédale à chaque tour de roue, une petite pendule irrégulière dont la trotteuse est synchronisée aux irrégularités de la route et de l'humeur de mes triceps suraux. Deux semaines ont passé, difficile d'organiser la chronologie de nos journées. On se souvient entre Calingasta et Talacasto, de cette coulée de boue qui barre la route. Descendus de vélo, cools et debouts, attendons... Un tractopelle arrive, s'affaire, tombe en panne, la solidarité s'organise, puis nous décidons de passer avec l'aide des automobilistes, certains bloqués depuis des heures, en construisant un chemin de cailloux sur le sol mouvant. Ce n'est pas fini, la route est jonchée de débris rocheux, on ne s'attarde pas ! Le soir une gare en pierre, vestige du passé ferroviaire argentin sera notre abri à Talacasto. Le lendemain un long ruban écrasé de soleil se déroulera jusqu'à notre horizon : San José de Jáchal. Huaco, nous dormons sous un patio près du terrain de foot. Le paysage change, la réserve nationale d'Ischigualasto en ligne de mire, ça monte, tout le temps. Ça monte mais l'effort fourni est récompensé à chaque corde par un panorama singulier. Nous planterons la tente à l'entrée du parc, abrités du vent au dos d'un bâtiment. Le soleil se lève, les fourmis ne se sont pas couchées, direction La Rioja via Patquia, la montagne est rouge, c'est un peu Mars en février. Parfois, le hasard des pauses déjeuner nous arrête sur un lieu de culte, celui des légendaires "Difunta Correa" ou du "Gauchito Gil" (les seuls embouteillages sur ces routes ! Cf. photo) et malgré les apparences il ne s'agit pas d'une décharge de plastiques, les croyances sont ainsi... Voilà La Rioja, où nous restons deux jours avant un saut de bus de 300 km jusqu'à Acheral, banlieue sud de San Miguel de Tucuman. Cinq heures de pampa dans un fauteuil, quelques montagnes vertes défilent sous nos yeux et sous la pluie sans un effort. Sortis du bus et une quinzaine de kilomètres plus tard, une petite école, comme bien souvent, sera notre refuge pour la nuit. De l'eau, du courant électrique et une armada de moustiques dans cette atmosphère humide ! Humidité qui ne nous quittera pas sur la route de Tafi del Valle. C'est là que nous décidons de fêter mes 40 ans et un mois : Lucie m'offre une nuit et le restaurant à l'automobile club d'Argentine, on n'est pas mal... Changement de décor, nous quittons la douceur de cet hôtel pour 1000 mètres de dénivelé positif, dans les nuages et le crachin : ça caille à 3000 ! Passage du col, le ciel n'éternue plus et la lumière change, nous franchissons encore une fois le portail d'une école au milieu de nulle part, personne mais un pommier et un pêcher. Nous serons réveillés le matin par Ramon, professeur venu préparer sa rentrée, il nous offre le café et on prend une photo. Cafayate n'est plus très loin, nous sommes sur la route des vins, le ciel menace encore, nous dormons au milieu des vignes sous le auvent du hangar à cuves...

CARTE






6 commentaires:

  1. Mieux que les autres ! Je m'explique, j'aime beaucoup ta prose mais celui là est vraiment très bien écris. Un beau conte aux belles images. Tout cela respire le bonheur après votre mésaventure... Poursuivez et profitez. Bises à vous 2
    Guillaume, Servane et les enfants tout proche de la Baie d'Halong...

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  2. Toujours plus loin toujours plus beau ! Texte et photos somptueux qui font vraiment voyager, même quand on a plus le droit d'aller à la Poste en vélo pour cause de gros bide !! Merci, mille fois merci, et bravo !
    Paule, Nacer & votre future nièce <3

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  3. "Je t'offrirai, à partir de toutes petites choses, des spectacles admirables." Vous êtes grands ! Cette citation de Virgile (Les Géorgiques) par Jean-Claude Ameisen dans 'Sur les épaules de Darwin, sur les épaules des géants' (2013) est aussi pour le diplodocus qui, je vois, vous a précédés en ces lieux . Ici, le grand soleil est aussi de retour, en moins chaud ...

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  4. Merci pour vos postes !
    Ca nous boste !
    Heuu ....
    Ca nous boost !
    Nos chères roots !
    Vous nous manquez
    Vous nous faites voyager
    Vos partages
    nous sortent le nez du potage
    Pour vous ce n'est peut être rien,
    Mais cela nous fait grand bien
    On vous adore depuis Toulouse
    On trinque à vous avec nos binouzes

    ML

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  5. Hola Chicos,
    Que lindas las fotos!
    Toujours un vrai plaisir de vus lire et de rêver à vos côtés. Merci de nous faire partager ça.
    J'espère que vous avez profité du bon vin et de la bonne viande Argentine au resto!

    Bises

    Denis

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  6. hola Queridos ! merci pour vos mots et vos images, profitez bien, remplissez vos souvenirs à ras bord ! Bises Printanières.Caroline

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